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Le tourisme de mémoire, une idée de sortie photo

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Revuephoto ouvre une nouvelle rubrique, dans le but de faire découvrir des lieux et des circuits photographiques auxquels on ne pense pas toujours. C’est également l’occasion de faire connaitre des pans de notre histoire, de notre patrimoine, notre architecture… C’est une sorte de Guide du Routard, fait pour les photographes, par les photographes.

Nous commençons cette série par un sujet sur le tourisme de mémoire, dans les Hauts-de-France.

Connaissez-vous le tourisme de mémoire ? Il s’agit d’une forme de tourisme (sic !) orienté vers la découverte et l’exploration d’endroits liés à des événements souvent tragiques (guerres, catastrophes antiques…). Le but étant de perpétuer le souvenir de ce moment, et de ne pas reproduire les erreurs du passé.

Pourquoi ai-je choisi ce sujet ? Je suis originaire du Pas-de-Calais, et pendant 25 ans, j’ai habité à côté de deux cimetières britanniques de la première guerre mondiale. Pas très glamour, mais ces lieux sont magnifiquement entretenus, et sont régulièrement l’occasion de rencontrer des anglais, écossais, canadiens, australiens…

Ayant régulièrement arpenté ces lieux, que ce soient de petits cimetières isolés, ou des lieux de mémoire plus importants comme le mémorial de Vimy, de Thiepval…, j’ai découvert que l’on pouvait les mettre en image. Et lorsqu’on prend le temps de s’intéresser à leur histoire, leur architecture, les rencontres potentielles, il est possible d’en tirer de très belles photographies.

Les lieux de mémoire du Commonwealth sont administrés par la CWGC (Commonwealth War Grave Commission).

La commission entretient le souvenir de 1,7 million d’hommes et de femmes ayant été au service du Commonwealth dans 150 pays du monde. Elle a construit et entretient 2 500 cimetières et s’occupe également de tombes de soldats du Commonwealth dans d’autres cimetières. Dans le monde sont recensés 73 000 cimetières dans lesquels reposent des soldats du Commonwealth dont plus de 12 000 se trouvent au Royaume-Uni. (Source : Wikipedia).
Petite fierté locale : le centre technique mondial est basé à Beaurain, près d’Arras, dans le Pas-de-Calais. C’est l’unique centre habilité à l’entretien des stèles. Donc si une stèle au Japon doit être réparée, elle fera le voyage en France, avant de repartir dans son cimetière d’origine.

Si vous avez l’occasion de venir dans les Hauts-de-France, voici quelques lieux qui seraient susceptibles de vous intéresser :

  • Vimy

Le site de Vimy est le plus grand monument canadien au monde. Il commémore la prise de la crête du même nom, le 9 avril 1917, par les troupes canadiennes, alors encore intégrées à l’armée britannique.

Ce lieu, vaste de plusieurs hectares, permet au visiteur de s’aventurer dans des tranchées, profiter du centre d’interprétation, et s’enfoncer dans les souterrains. Les nombreux moutons se reposant dans des zones interdites au public, rappellent qu’aujourd’hui encore, des quantités importantes d’explosifs et munitions sont toujours enterrées et remontent régulièrement à la surface.

Mémorial de Vimy

Le 9 avril 2017, le Canada a célébré les 100 ans de cette bataille, considérée pour beaucoup comme le point de départ de l’indépendance du pays vis-à-vis de l’Angleterre. Plus de 25000 personnes du monde entier étaient présentes, dont le Prince Charles et ses fils, Justin Trudeau (1er Ministre du Canada) et François Hollande (Président de la République Française).

  • Villers Bretonneux

Villers Bretonneux est un haut lieu de commémoration pour les australiens et néo-zélandais. Tous les ans, ces deux pays viennent y célébrer l’ANZAC Day. Ce jour est considéré comme celui de la naissance des deux nations (un premier pas vers une émancipation du contrôle anglais).
Situé dans la Somme, près d’Amiens, le site offre une vue magnifique sur la campagne et les communes environnantes, du haut de la tour accessible au public.

Le 25 avril 2017, les ANZAC ont célébré les 100 ans de cette bataille. Les cérémonies ont eu lieu très tôt (à partir de 2h du matin), et se sont poursuivies dans l’après-midi à Bullecourt, lieu d’une autre bataille violente, dans le Pas-de-Calais.

  • Fromelles

Fromelles (et Fleurbaix) est un autre haut lieu australien (et britannique), place de terribles combats en 1916. La bataille avait pour but d’alléger la pression sur les troupes britanniques, qui combattaient dans la somme. Elle dura 2 jours et se solda par une victoire allemande. Plus de 7000 soldats alliés furent tués.
Un musée (Fromelles Weppes Terre de Mémoire) se situe dans la commune et retrace l’histoire de cette bataille, considérée comme les pires 24h de l’histoire australienne.

Fromelles

  • Noyelles-sur-Mer & Ayette

Le continent asiatique a été également représenté durant le premier conflit, notamment pour les questions de logistique (moins pour avoir fourni des contingents de combattants).

Deux lieux de mémoire symbolisent la participation de ces personnes venues de l’autre côté du monde, Noyelles-sur-Mer (cimetière chinois dans la Baie de Somme) et Ayette (cimetière indien et chinois dans le Pas-de-Calais). La contribution des asiatiques est bien souvent oubliée dans les livres d’histoire, mais leur intervention a été décisive sur certains fronts pour le bon acheminement des ressources.

Ayette

Il existe bien d’autres lieux dans la région (Notre-Dame de Lorette, Thiepval, Rancourt…), ainsi que dans l’est (Verdun et alentours, avec ses forts et ossuaires, également impressionnants). Vous pourrez aussi trouver des cimetières d’autres nationalités (allemands, tchèques, français…) bien qu’ils soient beaucoup plus rares que ceux de la CWGC.

Pour ce genre de parcours, un moyen de locomotion sera nécessaire. Vous pouvez également vous rendre en Belgique, du côté de Ypres, où d’autres mémoriaux impressionnants commémorent les premières batailles de chars, de gaz…

Le tourisme de mémoire ne se limite pas au conflit mondial. Il en existe de nombreuses variantes, même si dans notre région, c’est un sujet qui a une importance certaine.

Sachez enfin que si vous souhaitez partager vos photos et aider à la recherche de lieux de mémoire pour les familles des combattants décédés durant les conflits, il existe un projet photographique indépendant. Vous trouverez plus d’informations ici : https://www.twgpp.org/

Ce type de tourisme photographique vous intéresse ? Les offices de tourisme de la région vous apporteront de nombreux renseignements, ainsi que le site de la Commonwealth War Grave Commission.

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