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Interview d’Eric MARY

A mon tour une fois n’est pas coutume Je souhaite mettre à l’honneur mon époux Eric MARY que vous connaissez tous par l’intermédiaire des interviews qu’il vous accorde. Son travail m’émerveille tellement par la sensibilité qui se dégage de ses prises de vues et par l’amour de la Nature qu’il sait si bien nous transmettre que je n’ai pu résister à l’idée de le soumettre à son tour au travail si délicat de l’interview. Je vous invite donc à parcourir ces quelques lignes d’un être qui m’est si cher.
bonne lecture
Martine MARY

En quelques lignes pourrais-tu te présenter ?

Je suis né à Dijon , il y a un tout petit plus de 50 ans, je suis marié et j’ai deux enfants. La photographie a débuté à l’âge de 10 ans , lorsque mes parents m’ont offert pour un Noël mon premier appareil , un Kodak Instamatic et depuis la photographie est une réelle passion.

Je suis photographe autodidacte , en lisant certains livres mais surtout en pratiquant.

Entre 25 et 40 ans , la photographie était en quelque sorte en sommeil ,les évènementst de la vie m’ont amenés à la délaisser mais sans jamais l’oublier véritablement .

Le réveil a eu lieu quand j’ai vu le film Microcosmos « Le peuple de l’Herbe » de Claude Nuridsany et Marie Pérennou . Leurs images furent comme une révélation .

Depuis , cette passion ne m’a pas quitté, elle s’est même amplifiée, car j’ai découvert un monde magique et infini.

Interview d'Eric Mary

Matériel et technique

Quel matériel utilises-tu ?

Au tout début se fût avec le Kodak avec le fameux cube flash avec lequel je faisais des photos de famille , puis à l’âge de 15 ans je me suis offert avec mes deniers économisés un appareil reflex semi-automatique , le Konica TC avec un objectif 50mm avec lequel j’ai appris les bases de la photographie .

En effet sur cet objectif il existait une échelle qui permettait de repérer la profondeur de champ en fonction d’une ouverture donnée, il fallait car il n’y avait pas d’autre choix que de « jongler  » en manuel avec ces différentes valeurs .

Ces exercices m’ont bien servis et m’ont permit d’acquérir certains automatismes qui me servent encore actuellement.

Actuellement , j’utilise un Canon EOS 5D Mark II auquel j’associe à 90% du temps un objectif macro Sigma 150 mm f:2.8

Je possède également deux autres objectifs de marque Canon ; un 17-40 L f:4 et un 70-200 f:2.8

Interview d'Eric Mary

Quels sont tes sujets favoris?

Mes sujets favoris sont avant tout liés à la Petite Nature . je n’ai à proprement parlé de sujet favoris. Je choisis mes sujets au fil des saisons , au gré de mes envies du moment.

Maintenant pourquoi je suis attiré par la Petite Nature et par conséquent par la macrophotographie je ne saurai véritablement l’expliquer . Ou plutôt si , comme je l’exprimai en introduction , les images de Micrcosmos , empruntent de beautés de poésies déclenchèrent un déclic en moi . Ce fût, dès lors une évidence pour moi , que de photographier et de découvrir cet Univers.

Dans ce milieu , tout m’intéresse , c’est un monde infini ,le moindre petit sujet est source d’inspiration .

J’aime beaucoup dans un autre registre jouer avec les reflets et le graphisme de l’eau.

Interview d'Eric Mary

Comment choisi-tu tes lieux ou tes sujets à photographier ?

En général , mes lieux se situent à quelques kilomètres de chez moi où même voir dans mon jardin. Car on peut faire de la macrophotographie partout, la Nature est présente partout , il faut simplement se donner la peine de la regarder , d’y prêter attention et on voit alors un monde nouveau qui s’ouvre devant nos yeux.

J’ai la chance d’habiter dans une région riche avec des milieux différents ; forêts , bocages , plateaux calcaires , plaines alluviales, abritant une faune et une flore très riches . Il me suffit en quelques minutes de me diriger vers l’un de ces sites en fonction des saisons pour assouvir ma passion.

Pour certains sujets par contre, comme pour un certain papillon ; l’apollon qui est l’un de mes insectes favoris, il est nécessaire de faire un peu de route pour se rendre dans le département voisin; le Jura. Mais pour voir ce magnifique voilier je suis prêt à faire ce genre de déplacement et à me lever très tôt.

 

Fais-tu beaucoup de repérages ou as-tu des spots favoris ?

Je me documente à partir d’ouvrages écrits par des naturalistes locaux qui décrivent certains milieux et mentionnent la présence de certains insectes ou d’une flore . Je me rends ensuite sur place pour essayer de les observer et de les photographier.

Sinon , je fais de la billebaude , je découvre en marchant avec attention et c’est le hasard en quelque sorte qui me fait découvrir certains sujets .

J’ai certains spots favoris où je vais régulièrement durant l’année pour photographier les libellules ou les papillons par exemple car je suis sûr d’en observer dans de bonnes conditions, avec de belles lumières.

Interview d'Eric Mary

Je suppose que tu te documentes sur tes sujets à photographier, quels sont ces ouvrages ?

J’attache une grande importance à connaître les insectes ou les fleurs que je photographie , à connaitre leur détermination, leur période de vol , leurs caractéristiques, leurs propriétés ,….

Pour moi la photographie ce n’est pas simplement le fait d’appuyer sur le bouton . il est nécessaire de s’intéresser à la Nature pour mieux la comprendre , la voir et la respecter.

Elle nous donne tant , je trouve alors normal que l’on s’intéresse un minimum à elle.

Mes principaux ouvrages sont:

– Guides des fleurs sauvages Chez Delachaux & Niestlé (R.Fitter;A. Fitter; M.Blamey)

-Les orchidées sauvages de France de Rémy Souche

-Guide des libellules de France t D’Europe chez Delachaux & Niestlé ( K. D.B Dijksta)

-Libellules de France de Jean-Laurent Hentz ;Cyrille Deliry et Christophe Bernier

-Guides des papillons d’Europe et d’Afrique du Nord chez Delachaux & Niestlé ( T.Tolamn .R.Lewington)

-La Bourgogne de Patryck Vaucoulon et Alain Chiffaut

Si tu as une image à choisir de ta photothèque, qu’elle serait-elle ?

C’est une question très difficile , car j’attache beaucoup d’affection à chacune de mes images.

Je choisirai alors une rencontre de cette année , celle avec une empuse .

Interview d'Eric Mary

Pourquoi celle-ci plus qu’une autre ?

Il y a des choses que je cherche à photographier depuis plusieurs années de part leur rareté , par leur beauté . Cela été le cas pour trois sujets en 2013 , où mes souhaits ont été réalisé.

Curieusement je n’avais jamais observer la Droséra alors qu’il y a des tourbières dans ma région , il a fallu aller en Irlande pour la voir, enfin !

La fraxinelle qui est une plante protégée en Bourgogne que je cherchais depuis plusieurs années mais à force de persévérance nous avons mon épouse et moi découvert sa cachette .

Et puis cette empuse que je voyais auparavant que sur des livres ou sur des sites d’autres photographes ,qui me fascine pas son esthétisme , ses attitudes

Peux-tu nous raconter son histoire (Peux-tu nous la joindre en pièce jointe pour l’illustrer ?)

Cette rencontre s’est passée au mois d’avril près de Prades en pays catalan en fin d’après-midi , nous avions décidé de se balader un peu et j’avais ce jour là décidé de ne pas prendre mon appareil , chose rarissime . Nous longions la garrigue depuis 10 minutes lorsque mon regard s’est posé sur une touffe d’herbes sèches où j’ai aperçu quelque chose bouger , je me suis approché et j’ai vu ce que j’espérais tant voir , une empuse.

Un fait exprès , je n’avais pas mon appareil . D’un coup j’ai retrouvé mes jambes de vingt ans , si Bolt avait été là , je l’aurais laissé sur place , pour vous dire à quel point j’étais survolté . Mon épouse est gentiment restée sur place pour la surveiller , j’ai pris mes jambes à mon coup pour aller chercher ce fameux appareil .

Je suis revenu complètement essoufflé et éreinté , mais content que la créature soit toujours là ! Pendant une demi heure , j’ai pu admirer et photographier cet insecte intriguant avec son physique si particulier que l’on dirait sorti d’un film de science-fiction mais si photogénique .

Interview d'Eric Mary

As-tu un regret ? Une photo que tu n’as pas pu réaliser ?

Celui d’une sortie pour photographier l’apollon, où je n’étais certainement pas bien réveillé , mes réglages ont été mauvais , à vouloir trop ouvrir avec un tel papillon la zone de netteté était vraiment trop juste et toute la série a été inexploitable , et pourtant le spécimen était splendide avec des ocelles magnifique ! Une réelle déception qui me sert de leçon.

Peux-tu nous dire quelle image aimerais-tu faire ?

Un de mes rêves , serait d’avoir un MP-E-65 et de photographier des collemboles sur un joli tapis de feuilles humides avec une jolie lumière de sous-bois.

Tu es photographe amateur, comment arrives-tu à concilier; vie de famille, ton métier et ta passion de la photographie qui te prend beaucoup de temps ?

Il est vrai que la photo est une passion dévorante , comme d’ailleurs toute les passions . J’essaie de partager au mieux mon temps libre entre la famille et ma passion , ce n’est pas toujours évident. Je fais de la photo principalement aux aurores et en fin d’après-midi car c’est à ces moments là que les lumières sont les plus belles et les insectes plus dociles , le reste de la journée je le passe en famille.

T’arrives tu de faire des sorties photographiques en famille ou privilégies tu ces moments pour être seul ?

Je conjugue les deux , certes plus le deuxième que le premier.

Quand je suis seul , je peux passer des heures à photographier dans 5 mètres carrés, ce qui est contraignant pour mon entourage , surtout pour mes enfants qui préfèrent plus d’actions

Mais il m’arrive souvent de faire des sorties avec mon épouse qui pratique également un peu la photo , elle s’intéresse surtout aux plantes de part sa formation universitaire en Sciences Naturelles et de conseillère en herboristerie.

Nous partons alors avec dans le sac à dos , quelques livres sur les plantes et sur les insectes pour identifier sur le terrain nos petites trouvailles .

Interview d'Eric Mary

Quels sont les photographes qui t’inspirent et dont tu suis assidûment le travail ?

Il y a dix ans quand j’ai recommencé à photographié , je faisais des photos du genre naturaliste , comme on peut trouver dans les livres de sciences naturelles.

Petit à petit mon oeil à changer , ma vision de la Nature s’est modifiée cela est du je pense aux photographies créatives de Xavier Coulmier .

Une photographe canadienne Louise Tanguay au travers de ses deux livres « Natura » et « Flora » m’a aussi beaucoup inspiré .

Activités

Envisages-tu un jour de devenir photographe professionnel et pour quelles raisons ?

A l’âge de 15-16 ans j’avais demandé auprès d’un professionnel des renseignements pour faire le métier de photographe , à l’époque il me l’avais vivement déconseillé du fait de sa précarité.

Il en résulte que cela est toujours vrai au jour d’aujourd’hui et qu’il est très difficile de vivre de sa passion

En définitive , je ne pense pas que le mode de vie qu’engendre le métier de photographe en particulier animalier m’aurait convenu . Certes parcourir le monde , être en contact continuellement avec la Nature doit être très enrichissant mais faire le « sacrifice » d’une vie de famille aurait été difficile .

Interview d'Eric Mary

Quels sont tes futurs projets (livre, exposition, voyages, reportages, …)

En 2014 , j’exposerai lors de deux manifestations :

En Mars 2014 lors du Salon Photo Nature du Val de Saône à St-Jean de Losne près de Dijon

et en Avril, j’aurai le plaisir d’exposer aux 8ème Rencontres Natur’Images de Tignécourt dans les Vosges.

Je n’ai pas de projet de livre à proprement parlé , en dehors de livres personnels qui me servent à présenter ma démarche photographique lors d’exposition ou simplement pour mémoriser mes photographies sur un autre support que le disque dur de l’ordinateur.

Interview d'Eric Mary

Aurais-tu un conseil en particulier à donner aux personnes qui aimeraient se diriger vers la Macrophotographie ?

Je leur dirai qu’avant de se lancer dans la macrophotographie , il faut comprendre et maîtriser les bases de la photographie . C’est à dire savoir bien « jongler « entre les différents paramètres que sont

la vitesse, l’obturation , et la sensibilité . Pour cela il faut se documenter , il y a de très bons livres sur le sujet et ensuite faire beaucoup d’essais par soi même .

Pourquoi pas également , aller sur des forums et poster ses photos pour recueillir des critiques qui permettent de progresser.

Il est bon aussi de consulter les photos de spécialistes en la matière pour comprendre leurs démarches pour s’en inspirer mais non pour copier et ensuite de trouver son propre style qui reflètera ses vraies émotions et sensations.

Il faut également apprendre et prendre le temps de regarder la Nature , même celle qui se trouve à deux pas de chez soi, il n’est pas utile de prendre l’avion et de faire des milliers de kilomètres pour découvrir ce monde fabuleux.

Il faut et surtout respecter la Nature , ne pas la déranger . Il ne faut pas oublier que La Nature est chez elle et que nous sommes que de simples observateurs . Alors si une herbe ou une branche est gênante , ne la coupez pas , il est préférable de faire le tour du sujet et de choisir un meilleur angle de vue évitant cet obstacle.

Interview d'Eric Mary

Le mot de la fin, ou quelque chose à ajouter ?

Je remercie mon épouse et mes enfants qui me soutiennent et qui m’encouragent dans cette pratique photographique en étant également très compréhensif vis à vis de mes absences à la maison .

Je suis sincèrement ravi de faire partie de L’ équipe RevuePhoto et je la remercie de m’avoir permis de m’exprimer .

Je souhaite également qu’au travers de toutes les images réalisées par les photographes de Nature ou animaliers de France ou d’ailleurs , puissent sensibiliser un public le plus large possible ,et ouvrir son regard vers les beautés de la Nature et ainsi la respecter.

Interview d'Eric Mary

Infos pratiques

Site(s) web : http://www.ambiancesnature.fr

Adresse mail :

 

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13 réponses

  1. j'ai appelé Claude pour qu'il lise cet interview ! il te ressemble ! continue ! car ce que tu fais est très beau et nous montre l'infiniment petit que nous croisons sans regarder bravo

  2. Slt Eric, Bravo pour cette belle interview, tu as une vue de la nature comme je les aime, tu fais de magnifiques clichés de ce p'tit monde si fascinant et tu nous montres bien la richesse que nous avons non loin de chez nous ! Bravo pour ton travail et pour le partage, vive la nature ! A+

  3. Tu peux le dire Jean-Michel , j'en suis encore tout essoufflé mais pour moi il en vaut la peine ! J'ai vraiment pris plaisir à le regarder se déplacer dans le thym et la lavande à la façon d'un automate , mais ce qui m'a surpris également c'est de le voir sauter !

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