Interview de Toine : l’ambassadeur du Morvan

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Aujourd’hui , je vous propose un portrait  de Toine, jeune photographe talentueux dont l’approche photographique a beaucoup été apprécié lors de sa récente exposition à Reg’Arts Nature.

Toine , jeune photographe autodidacte, fier d’être bourguignon, mais surtout fier de vivre au cœur du Morvan ;  massif montagneux , poumon vert des quatre départements de la région ( Côte d’Or, Saône&Loire, Yonne et Nièvre).

Il  aime partir à l’aventure s’immerger dans les forêts épaisses de ce massif pour contempler la nature  et s’imprégner de ses ambiances , de ses lumières qu’il sait si bien immortaliser et saisir ses instants fugaces avec son appareil photo .

Cet article vous permettra de mieux connaître Toine , homme simple et discret, promis à un bel avenir photographique ,et de comprendre pourquoi il est un véritable  ambassadeur de sa région du Morvan qu’il affectionne tout particulièrement.

Toine : En quelques lignes pourrais-tu te présenter ?

Bourguignon d’origine, j’ai grandi dans le nord  du massif du Morvan. J’ai fait des études de géologie à Dijon, mais je travaille à présent dans le secteur de la protection de l’enfance.

Je suis un adepte des balades en pleine nature depuis mon adolescence. J’aime partir à  la rencontre de l’imprévu dans les forêts, près des rivières et des lacs, où je prends le temps de contempler les merveilles de la nature.

Aujourd’hui, je vis dans le Haut Morvan, et consacre mes temps libres à photographier, autour de chez moi, les paysages, la flore et la faune sauvages que je rencontre lors de mes divagations contemplatives.

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Matériel et technique

Quel  matériel utilises-tu ?

J’utilise un reflex numérique APS-C, équipé soit d’un zoom 70-200 f4, soit d’un 17-40 f4, soit d’un 100 f2.8 macro. Parfois j’utilise un trépied pour des poses longues.

Comment t’es venu cette passion pour la photographie ?

De caractère contemplatif, j’ai toujours pris beaucoup de plaisir à m’immerger dans la nature et en observer la diversité. Je me suis mis progressivement à la photographie pour essayer d’immortaliser les ambiances et les rencontres sauvages qui attiraient mon attention.  J’ai commencé à m’exercer avec un reflex argentique d’occasion (Canon A-1,) puis j’ai persévéré dans mon apprentissage de la technique après l’acquisition il y a 8 ans d’un reflex numérique (Canon 400D). Je me suis nourri des revues spécialisées dans la photographie nature où j’ai pu découvrir de nombreuses images d’artistes qui m’ont influencés, et ont contribué à amplifier cette passion.

Dans la photographie animalière et de nature, as-tu des  sujets  favoris, lesquels ?

Quand je suis en forêt, je me sens dans mon élément. Mais je me rends compte aujourd’hui que mon sujet favori est la lumière. C’est bien souvent une lumière particulière qui me donne envie de sortir mon appareil photo, qu’elle soit du soir, du matin ou sous un ciel orageux. Quand la lumière est au rendez-vous, je cherche des « prétextes » pour la saisir en l’agrémentant de sujets que j’aime photographier comme les libellules, les papillons, les fleurs, les arbres ou les rivières. Les paysages embrumés sont également mes sujets de prédilection.

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Comment choisis-tu tes lieux  et tes  sujets à photographier ?

L’essentiel de mon inspiration est à proximité de mon domicile. Pour ce qui est des sujets, c’est assez aléatoire car je suis plutôt opportuniste et cela dépend également des saisons. Mais généralement, j’aime commencer une journée « photo » par un lever de soleil depuis un point de vue. Puis,  je me rabats rapidement en sous bois, lorsque je juge que le soleil  est trop haut dans le ciel, afin de rechercher une lumière plus tamisée, moins dure, et mettre en valeur des sujets qui attirent mon regard, comme une fleur ou un insecte. Je me rapproche de la lisière des forêts pour capter les lumières vespérales en fin de journée. Je suis de plus en plus attentif à la manière dont est exposé le lieu que je visite, pour rechercher des ambiances lumineuses singulières. En automne et en hiver je m’attarde sur les paysages brumeux. Alors qu’au printemps et en été, je me concentre naturellement davantage sur la  faune et la flore sauvages en pleine ébullition.

Tes images issues de ta région ; font ressortir  une certaine émotion, comment l’expliques-tu ?

Si une émotion se dégage de certaines de mes images, c’est très encourageant !  Je prends beaucoup de plaisir à photographier la nature de ma région, et peut-être que cela se voit dans mes images… Ma sensibilité me porte vers des sujets assez variés que je cherche à valoriser avec une belle lumière. Je suis très heureux de faire découvrir des ambiances et des paysages du Morvan que les gens ne connaissent pas, tout en partageant mes émotions.

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Peux-tu nous dévoiler quelques uns de tes secrets pour y aboutir ?

C’est assez trivial ce que je vais dire, mais le secret d’une photo qui ne laisse pas insensible est d’être réalisée au bon moment ! Il y a une part d’anticipation mais aussi d’improvisation. Si je souhaite, par exemple, photographier un lever de soleil, je vais vérifier les prévisions météorologiques la veille. Une heure avant le lever,  je contrôle si les conditions sont réunies pour réaliser mes clichés. Quand tout est bien parti pour les prises de vue, je me laisse imprégner par l’ambiance et l’inspiration du moment fait le reste.

Quand on a une image en tête, c’est la multiplication des essais qui permet de s’approcher petit à petit de ce qu’on espère obtenir. On arrive à réussir des images encourageantes à force de « provoquer la chance ».

La pratique régulière permet aussi de devenir plus réactif sur le terrain mais aussi plus exigeant avec ses images.

Si tu as  une image à choisir  de ta  photothèque, qu’elle serait-elle ?

C’est un choix difficile, cependant il y a souvent une image qui fait office de « référence » dans ma démarche photographique. Il s’agit de « Rapace dans l’flare », prise il y a deux ans au sommet du Mont Beuvray dans le Morvan.

rapacedanslflare

Pourquoi celle-ci plus qu’une autre ? Peux-tu nous dévoiler son histoire  ?

Elle illustre le type d’image que je cherche à réaliser. A savoir, réunir les trois paramètres suivants sur une même photographie : une belle lumière, un décor d’exception et un sujet qui capte le regard et suggère un mouvement.

Ce matin là, j’avais anticipé un lever de soleil et la présence de brumes matinales. Le décor était féérique et j’étais récompensé d’être là au bon moment. Et puis mon regard s’est accroché au vol imprévu d’un rapace qui évoluait à travers cette ambiance. Son vol a duré quelques secondes sous mes yeux, juste le temps de l’intégrer à mon décor d’exception.  La présence de cette Bondrée apivore, a permis de donner une lecture supplémentaire à mon image et d’apporter la touche finale à ce  » tableau » chargé d’émotions. Et pour l’anecdote, je l’ai nommée « Rapace de l’flare », car la Bondrée se trouve dans une tache lumineuse formée sur mon objectif en raison du contre-jour.

As-tu un regret ? Une photo que tu n’as pas pu  réaliser

Comme je n’ai malheureusement pas toujours d’appareil photo avec moi, je passe à côté de nombreuses scènes qui pourraient faire de belles images.

Même équipé, je manque parfois encore de réactivité pour capter un moment privilégié avec un animal sauvage ou une jolie lumière éphémère.

Mais l’image qui me hante le plus, faute d’équipement ce jour là, est le spectacle d’une vieille hêtraie enveloppée d’une brume rougie par le coucher de soleil particulièrement coloré. La scène était magnifique, voire mystique, tellement l’ambiance était complètement surréaliste.

Peux-tu nous dire qu’elle  image aimerais-tu faire ?

J’ai envie de me rapprocher un peu plus de la photographie animalière. J’aimerai ainsi pouvoir intégrer plus souvent, dans mes images, un animal,  afin de donner plus de vie aux  paysages et aux lumières que j’apprécie photographier.  Mais cela demande davantage de préparation et de connaître les mœurs de son sujet, pour éviter à tout prix de le déranger en étant le plus discret possible.

Arriver à photographier un cerf paisible dans une vieille hêtraie embrumée et rougie par un coucher de soleil, serait une des scènes que je souhaiterais pouvoir saisir.

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Quels sont les photographes qui  t’ inspirent, dont tu suis  assidûment le travail ?

Je suis fasciné depuis longtemps par les images de Vincent Munier qui est ma référence dans la photographie animalière. J’aime également la proxi-photographie de Serge Tollari, avec notamment ses séries sur les libellules et sa gestion de la lumière. Sophie Thouvenin, m’a donné envie avec son approche poétique de m’intéresser à la macrophotographie. Sandra Bartocha m’inspire également dans sa façon de capter la lumière et de mettre en valeur de belles ambiances forestières. Je suis également très attentif au travail de Sébastien Lamadon, Constant Couteille, Bastien Riu, Alexandre Deschaumes…

Activités

Quels sont tes futurs projets (livre, exposition ,voyages, reportages, …)

Je compte présenter ma première exposition « Lumières en Morvan » dans quelques lieux de mon département, la Nièvre, en 2017.

Le mot de la fin, ou quelque chose à ajouter ?

Je te remercie Eric pour cet interview !

Infos pratiques :

parutions :

– Terre Sauvage n°334 (novembre 2016)

– Vents du Morvan n°55 (été 2015)

Site web : Toine du Morvan

adresse mail : toineomorvan@gmail.com

 

Une réponse

  1. Tres riche interview, bien agreable de se detendre le soir sur de belles phrases et de jolies photos….
    Bravo nous sommes fiers de te connaitre et c est peu dire
    Talchan et VV

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