Sur la piste des flamants roses…
Passionnés de photographie animalière et amis depuis vingt ans, Fabien et David ont décidé de mettre leurs images au service de l’association qu’ils ont créée : Millesternes.
Avec une idée principale qui guide leur démarche : De l’émerveillement naît le respect !
Le premier projet auquel ils se sont attelés concerne les grands échassiers : spatules, aigrettes, grues cendrées, hérons et flamants roses. C’est cette dernière espèce qui représente leur premier reportage photographique. C’est naturellement en Camargue qu’ils se sont rendus à plusieurs reprises, pour suivre cet «oiseau de feu»…
5h00. Nous venons juste d’arriver au bord de l’étang du Fangassier dans le parc naturel régional de Camargue. C’est un haut lieu pour l’observation des flamants roses. La raison est simple : non loin de là se trouve la plus grande colonie de flamants roses de Méditerranée occidentale. Entre 10 et 15000 Flamants viennent chaque année se reproduire sur un îlot aménagé par la Tour du Valat, au coeur de l’étang.
5h15. Pas le temps de boire un café. Le jour ne va pas tarder à pointer son nez et au loin la colonie de flamants se manifeste. La veille nous sommes venus faire nos repérages afin d’être tout de suite opérationnels au lever du jour. Le spectacle qui nous a été offert ce premier soir était fabuleux. Des centaines de flamants passant devant nos yeux et au dessus de nos têtes. Un souvenir inoubliable !
Nous nous dirigeons rapidement vers nos points d’observation identifiés la veille. Le temps de déplier nos trépieds et de sortir notre matériel, les premiers oiseaux passent devant le soleil levant. Une bonne moisson d’images s’annonce…
Vingt ans que nous nous connaissons avec Fabien. Depuis le lycée en fait. Vingt ans que nous pratiquons la photographie ensemble. Au début nous touchions à un peu près tous les sujets : sport, architecture, paysage…
Pas de fil conducteur mais une passion pour l’image. Au fil du temps, la photographie de nature a pris le pas sur les autres domaines, naturellement. Depuis quelques années, les oiseaux occupent nos principales sorties photo communes avec un petit détail amusant : nous habitons à 800 kilomètres l’un de l’autre. Je vis en Picardie, Fabien dans les Pyrénées. Pas facile de créer une association de sensibilisation à la protection de la nature par l’image et de se réunir pour des prises de vues !
Mais à Millesternes, nous ne reculons devant aucune difficulté..
Les prises de vues s’enchaînent à vitesse grand V. Tout comme le remplissage du buffer et des cartes mémoires. Cela devrait tenir pour la matinée. On aura tout le temps de décharger les dites cartes sur les ordinateurs portables pendant la pause du midi. Le temps aussi de recharger les batteries.
Pour l’instant, place aux images. Notre viseur est remplis de flamants, pas facile de les suivre. Surtout quand les oiseaux sont relativement proches. Le suivi af n’est pas toujours efficace. Le point est parfois perdu et il vaut mieux corriger manuellement la mise au point. L’expérience aidant, on fera mieux le lendemain !
N’oublions pas aussi les cadrages plus «aérés» pour situer l’oiseau dans son environnement. La survie d’une espèce étant directement liée à la protection de son environnement il est nécessaire de le montrer en images !
Alors, on pose le 500 pour le 70-200.
Les flamants en vol c’est bien. Mais au sol c’est pas mal non plus. Leur curieuse façon de s’alimenter (le bec racle et filtre la vase, les pattes remue la boue pour faire ressortir les petits invertébrés) amène des images graphiques où la tête de l’oiseau est partiellement ou totalement sous l’eau. On en profite aussi pour réaliser des séquences vidéos. Elles seront utilisées pour un petit film de présentation.
9h30. Pause. Le café tant attendu est savouré avec un petit déjeuner en prime devant un spectacle toujours aussi envoûtant. Les flamants sont partout au dessus de nos têtes. A chaque instant nous hésitons à poser à toute vitesse notre tasse de café et de saisir notre téléobjectif histoire de ramener une dernière série d’images. Mais non, le spectacle est trop captivant, le café salvateur et puis certaines fois le simple fait d’observer est tout aussi gratifiant que de photographier. Et puis à cette heure-ci au mois de mai, la lumière devient très vite dure. Nous préférons les belles lumières du début de journée..Encore un héritage de la photographie de paysage !
10h. On remballe. Direction le gîte que nous avons loué pour une semaine pour commencer le tri des images. Sept jours de prises de vues matin et soir afin de saisir les plus belles attitudes de cet oiseau surprenant, assimilé au phénix dans l’antiquité.
Cette semaine servira aussi à matérialiser notre projet. Mettre nos images au service de notre association Millesternes. Réaliser des expositions gratuites grand format dans les écoles primaires accompagnées d’un dossier pédagogique complet. Avec une idée maîtresse : sensibiliser, éduquer et intéresser les enfants à la protection des oiseaux et à la protection de leur environnement.
De l’émerveillement naît le respect…