L’exposition « Vacances » se déroule à l’Hôtel Fontfreyde – Centre photographique de Clermont-Ferrand du 23 juin 2017 au 16 septembre 2017. Le commissariat de cette exposition collective a été réalisé par François-Nicolas L’Hardy en collaboration avec les galeries Studio La Citta et Sit Down – Paris et les trois artistes présentés : Massimo Vitali, Aurore Bagarry, Cyril Hatt, proposent, chacun à sa manière, une vision de notre société de loisirs, des rituels estivaux ou des objets mythologiques des vacances.
Les artistes invités
Massimo VITALI
Né en 1944 à Côme, en Lombardie (Italie), photographe italien connu pour ses images colorées en très grands formats, Massimo Vitali vit et travaille entre Lucca en Italie et Berlin. Il enregistre de nombreuses plages et des rassemblements de masse. Massimo Vitali est un sociologue artiste et un chroniqueur ironique de la vie contemporaine. Ses vues panoramiques montrent des personnes interagir avec leurs environnements. Les prises de vues sont faites à une distance telle qu’on devine un soupçon de voyeurisme et de détachement. Il commence sa série de plages au milieu des années 1990, puis l’étend aux piscines, stations de ski, piazzas et autres sites touristiques à travers le monde. Dans ses œuvres détaillées et colorées, Vitali établit un équilibre entre récit interpersonnel et monde naturel. Son travail fait partie de prestigieuses collections, entre autres, au musée Guggenheim de New York, au Centro de Arte Reina Sofia à Madrid, au Stedelijk Museum à Amsterdam et au Centre Pompidou à Paris, le Musée National d’Art Moderne à Paris et la Fondation Cartier à Paris.
www.massimovitali.com
Aurore BAGARRY
Née en 1982 au Mans, elle vit à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor – 22). Diplômée en photographie de l’École des Gobelins et de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, elle a obtenu en 2008 le prix LVMH de la jeune création avec sa série « Quelle Histoire! ». Comment notre regard se pose-t-il aujourd’hui sur les glaciers ? Ces larges étendues de glace à l’avenir incertain nous questionnent et nous inquiètent. Entre beauté et tristesse, leur évolution plastique continue. Si le philosophe Friedrich Hegel lors de son séjour dans les Alpes les qualifiait de laids, « de grands amas mélangeant glace et boue », l’écrivain Adalbert Stifter, dans son livre Cristal de Roche, louait au contraire la pureté zen de ces blocs à la beauté glaçante et rédemptrice. C’est par la photographie qu’elle a choisi de traiter de ce sujet complexe, à l’instar de l’inventaire des glaciers du photographe Aimé Civiale au XIXe siècle pour le compte de l’empereur Napoléon III, ou de Léon Gimpel, dont les recherches colorées virtuoses ont proposé au début du XXe siècle une lecture sensible des seracs du glacier des Bossons.
www.aurorebagarry.com
Avant d’être admirée au XIXe siècle, puis domestiquée et consommée au XXe siècle, la montagne est source d’appréhension. Ainsi jusqu’au XVIIIe siècle, les “glacières“ de la “Montagne Maudite”, l’actuel Mont-Blanc, ne sont guère visitées.
C’est à un inventaire photographique de ces fameux glaciers que procède Aurore Bagarry et c’est par une carte de ces flots gelés que s’ouvre son voyage. Le recours à la chambre photographique accompagne son exploration contemporaine. L’infinie qualité de détails et la totale maitrise technique des rendus de lumière et de couleur renvoie aux approches documentaires les plus exigeantes. Le style en est adopté mais les choix de points de vue, de lumière et de cadrage troublent l’impression de “déjà vu“.
Ces glaciers ne ressemblent ni à ceux, actuels, issus de la conquête sportive ni à ceux enregistrés par les glaciologues contemporains ni encore aux images ” noir et blanc ” des glaciers d’albumine, de collodion ou de gélatine qui ont pali avec le temps. La vision est revitalisée ici, via la couleur, dans la rencontre extrême et sensible entre une jeune femme photographe et des sites qui, s’ils ne sont plus considérés comme maudits, n’en restent pas moins fascinants. – Luce Lebart – Historienne de la photographie
Cyril HATT
Né en 1975. Il vit et travaille à Saint Jean de la Blaquière (Hérault – 34).
Depuis 2003, il bricole une sorte de sculpture photographique inspirée de divers objets du quotidien. La banalité des sujets déconstruits et réagencés n’enlève en rien l’humour et l’ironie qui se dégage de ces images assemblées.
Fanatique des ciseaux et de la photo, Cyril Hatt semble prendre un certain plaisir à jouer avec notre perception du volume. Depuis 1999, il mène un travail dans lequel la photographie, envisagée comme matériau, subit une série de détournements. Ainsi, ses images sont morcelées, éclatées ou reconstruites, grattées, griffées, déchirées et «ré-agrafées». (…) Paradoxalement bricolé et sophistiqué, le résultat est particulièrement troublant. Ces objets n’ont finalement que leur fragilité à nous offrir, les rendant ainsi sensible et les détachant du ludique ou de l’anecdote. – Nicolas Rosette.
De natura rerum
Si l’on y regarde de plus près, l’illusion ne tient pas : mobylette, voiture, appareils électroménagers, paires de chaussures et tous les objets qui voudront bien se laisser prendre aux ambiguïtés photographiques de Cyril Hatt, sont non pas des reconstitutions mais des fantômes. Creux, vides, hâtivement collés avec les moyens du bord, ce sont à plus d’un titre, des illusions. Illusion de l’image, illusion du relief, tentation illusoire de posséder le corps et l‘âme de l’image. Avec des moyens techniques sommaires (un appareil photo numérique, une imprimante basique, du papier de consommation courante) et une patience à toute épreuve, Cyril Hatt reconstitue, souvent dans l’à peu prés causé par le calage des images, ce qui est tombé devant son objectif. Objets courants, tentation moderne, outils obligés, tout y passe. Pour dire que tout objet (même de consommation) est illusion ? Il rejoindrait alors l’ordre symbolique de la nature morte des seizième et dix-septième siècle. Un monde silencieux, une vie en attente.
Observation et patience lui permettent donc de reconstituer des formes humbles où usage et usure se rejoignent. Ici mobylettes, voitures, appareils électriques et outils ménagers, paires de chaussures ou appareils photographiques ne sont plus pris dans la mode ou la tentation. En les privant de leur séduction, en les remontant comme des puzzles, en fragilisant tout ce qui faisait leur valeur marchande, Cyril Hatt les fait passer en contrebande du côté de l’art. – François Bazzoli
www.cyrilhatt.fr
L’Hôtel Fontfreyde – Centre photographique de Clermont-Ferrand
Situé dans le centre ville de Clermont-Ferrand, l’Hôtel Fontfreyde est un ancien hôtel particulier, fleuron de l’architecture Renaissance. Classé Monument Historique, il abrite aujourd’hui un centre photographique.
Sa programmation, qui se décline à travers trois expositions par an, privilégie la photographie contemporaine et questionne les différents statuts de l’image, tout en laissant régulièrement une place à la photographie historique.
Au delà de ses missions de diffusion d’œuvres photographiques, l’Hôtel Fontfreyde contribue également à la production de travaux dans le cadre de résidences de création sur le territoire, à la promotion des artistes et de leur œuvre à travers l’édition d’ouvrages et à la sensibilisation des publics par le biais de diverses actions de médiation et d’un centre de documentation spécialisé en photographie.
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visite guidée de l’exposition – gratuite et sans réservation« tous publics »
Mercredi 6 septembre à 16h
Samedi 2 septembre à 16h
Rencontre publique à l’Hôtel Fontfreyde – Centre photographique avec les photographes Samedi 16 septembre entre 14h et 16h autour de leurs travaux photographiques.
+ d’informations
Dates : Du 23 juin au 16 septembre 2017
Lieu : 34 rue des Gras, 63000 Clermont-Ferrand
Ouvert du mardi au samedi de 14h00 à 19h00
Fermé le dimanche, le lundi et les jours fériés suivants : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 25 décembre.
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