L’École de photographie de Kharkiv : de la censure soviétique à la nouvelle esthétique

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L’Ukraine rend public des archives de la photographie soviétique et post-soviétique sur le site ksp.ui.org.ua. La plateforme en ligne « L’École de photographie de Kharkiv : de la censure soviétique à la nouvelle esthétique » présente des documents de recherche et des séries thématiques sur ce courant artistique ayant pris le nom d’une des grandes villes ukrainiennes.

En février 2021, la Collection Grynov et le Musée de l’école de photographie de Kharkiv ont fait don au Centre Pompidou de plus de 130 tirages réalisés par des artistes d’un mouvement artistique baptisé « École de photographie de Kharkiv » (EPK). Quelle est cette École bien connue des spécialistes de la photographie mais moins du grand public ?
Le site ksp.ui.org.ua présente « L’École de photographie de Kharkiv : de la censure soviétique à la nouvelle esthétique », une initiative créée dans le cadre du programme de l’Institut Ukrainien #UkraineEverywhere.

Il s’agit de la plus grande archive en ligne sur L’École de photographie de Kharkiv, le plus célèbre mouvement photographique ukrainien. Le site présente une sélection de plus de 2 000 photographies, 28 profils d’artistes et plusieurs groupes artistiques, ainsi que des études photographiques au format « story » et des essais réalisés par des chercheurs de différents pays. Le site est disponible en anglais et en ukrainien. Une version française existe également et s’enrichit tous les jours de nouveaux contenus.
L’École de photographie de Kharkiv est un mouvement artistique expérimental, non conformiste, qui a vu le jour à la fin des années 1960 et au début des années 1970 à Kharkiv, une ville de l’est de l’Ukraine, alors soviétique.
La communauté des photographes de Kharkiv crée à l’époque un nouveau langage visuel qui s’oppose aux canons soviétiques officiels, une alternative esthétique à une réalité qui refusait les alternatives. Cette communauté laisse derrière elle une chronique photographique qui documente et reflète avec ironie divers aspects de la vie soviétique mais aussi, à partir des années 90, l’ère post soviétique.
Les œuvres contemporaines des artistes de l’École s’inspirent quant à elles des questions de notre temps : l’occupation russe, l’art après #Metoo, les conséquences des traumatismes historiques collectifs, les questions liées au corps, à l’identité, les différents types de relations et les hiérarchies sociales.
En parcourant l’œuvre des photographes de Kharkiv, le visiteur découvrira non seulement les processus artistiques, mais aussi l’évolution de l’environnement urbain en Ukraine au cours du dernier demi-siècle, des espaces culturels à la vie quotidienne ordinaire : comment le canon de la beauté et l’interprétation des concepts de masculinité et de féminité se sont transformés dans le territoire post-soviétique ; pourquoi, même dans l’Ukraine moderne, le corps est une métaphore des limites de l’individualité et de la personnalité, un élément déclencheur de la « morale publique ». Ces artistes non-conformistes ont vécu sous le contrôle strict du système soviétique, mais ils ont réussi à s’en sortir et à établir des contacts avec les mouvements artistiques européens malgré le rideau de fer.
Le terme même « d’école » fait aujourd’hui débat, car les associations de photographes de Kharkiv étaient informelles. Cependant, c’est sous le nom « d’École de photographie de Kharkiv », que ce mouvement est entré dans l’histoire de l’art visuel ukrainien moderne.

+ d’informations

Dates : Du 1er juillet 2021 au 1er juillet 2022
Lieu : en ligne

https://ksp.ui.org.ua/fr/

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