Interview Franck Renard – Expos AVES

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Notre dernière interview lors des expos AVES est consacrée à Franck Renard, pour sa série sur les phoques. Nous vous invitions à rester jusqu’à la fin de la vidéo, la toute fin.

Franck est une connaissance de longue date, une vieille branche comme on dit dans son milieu. Ce photographe amateur de grand talent est né en 1968 près des Hautes-Fagnes. Dès son enfance, il y trouve de quoi aiguiser son appétit d’images.

« Flitch-flotch » font mes bottes dans les flaques d’eau tourbeuse des Hautes-Fagnes.
Ce n’est pas mélodieux, mais c’est pourtant ma musique préférée, depuis longtemps.
Le « clic-clac » de l’appareil photo est apparu presqu’en même temps que la marche en eau acide.

Parcourir la haute Ardenne un appareil photo autour du cou, fait partie de ma vie.
Cela contribue à la rendre assurément plus belle.
Même après tant d’années, la pluie, le brouillard et les lumières grises du plateau fagnard, continuent de m’attirer comme un aimant; bien que souvent oxydé par les éléments.

Qu’importe. Faire des images est un prétexte. L’excuse ultime pour se lever tôt, rentrer tard et retourner encore et toujours en fagne et en forêt. Pour tenter une rencontre animale, une observation botanique, ou, simplement, respirer sans entrave.

Je ne sais pas si j’aime vraiment le gris et la pluie, de toute façon par chez moi, il vaut mieux s’en accommoder.
Alors, parfois, je vais voir ailleurs si c’est mieux.

Au bord de la mer cette fois. La mer du Nord bien sûr. Si communément grise, comme le sable de ses plages et le pelage de ses phoques. En apparence seulement.

Le phoque gris. Voilà bien un sujet photographique un rien improbable pour un forestier de mon espèce. Pourtant, lui et moi on s’est bien entendus. Je dirais même, que l’on s’est fréquemment bien étendus.
Ce n’est pas si commun de pouvoir photographier couché sur le sable. Un sable froid et humide, le plus souvent.

Froid et humide, comme la tourbière. Il y a donc peut-être un « fil rouge » dans cette quête obsessionnelle de l’image. Une quête qui, j’en suis sûr, durera au moins jusqu’à la prochaine éclaircie, ou la prochaine averse…

L’expo:

Sur les plages les plus reculées de la mer du Nord, se racontent de mystérieuses histoires de créatures énigmatiques : les Selkies.
Les Selkies y sont décrites comme des jeunes femmes à la beauté hypnotique, qui revêtent une peau de phoque, afin de plonger dans la mer avec l’aisance de l’animal.
Elles sortiraient nuitamment de l’eau, pour jouer et danser sur l’estran, abandonnant pour un instant leur robe animale.
Si un homme vient alors à dérober la peau d’une Selkie, celle-ci lui devra obéissance, n’ayant d’autre choix que de se marier avec le filou. Il arriverait que des enfants naissent de cette union sibylline.
Enfant humain ou bébé phoque ? Nul ne le sait vraiment.
Tout au plus pouvons nous espérer que cette nouvelle génération sera celle d’un certain bonheur de vivre, pour le hommes, comme pour les phoques.

Vous n’avez jamais rencontré de Selkies ?
D’après la légende, il suffit de verser sept larmes, sincères, dans les flots pour voir jaillir hors de l’eau une Selkie.
Tentez votre chance et n’oubliez pas votre appareil photo !

Le phoque gris (Halichoerus grypus), est un monstre marin, placide en apparence. Avec ses 300 kg, un mâle adulte a tout de même une stature qui en impose.
Vautré sur le sable, d’une trompeuse nonchalance, l’on n’imagine pas un instant que l’animal est capable de la plus extrême violence, lorsqu’il s’agit de défendre son territoire et surtout son harem.
Au début de l’hiver, le moment de la mise bas est aussi celui des amours.
La plage d’une petite l’île isolée en mer du Nord, est alors le théâtre d’un des spectacles les plus contrasté de la vie animale.
La mise au monde d’une nouvelle génération de «blanchons» et, au même moment, la lutte pour la perpétuation de l’espèce, par les individus les plus vindicatifs et les plus forts.
D’un bord de la plage, des bébés phoques surveillés de près par des mères attentives et prudentes. De l’autre, des mâles énormes, tels des sumotori du rivage, dont les combats sont d’une rare violence.
Le spectacle de la vie sauvage dans toute sa force et sa douceur à la fois.

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