-Comment est née cette passion pour la photographie ?
La passion est née très tôt, dès que j’ai pu tenir debout, mon père, passionné d’images, m’amenait dans son labo où il développait ses photos. Très vite, j’ai eu mon premier appareil photo un Lubitel 2 6×6 et posemètre photo. Nous allions souvent nous balader en forêt ou dans la Vallée de Chevreuse pour immortaliser les ombres et les lumières, une passion était née et elle ne m’a jamais quittée.
-Quel matériel utilises-tu ?
Actuellement, je travaille avec la marque Nikon, D300, D700, (mais la sortie du D800 et Le D4 me démange) quoique !!! Le format DX avec un 600mm pour la photographie animalière ça décoiffe !!! alors pourquoi pas le D300s ? pour les optiques, 14/24 f2,8, 70/200 f2,8, 200/400 f4, le 600mm f4 et le 105 f2,8 macro.
–Quels sont tes sujets ou thèmes photographiques préférés ? Et pourquoi ces sujets ?
Comme tout photographe, j’ai tâtonné, les premières prises de vue avec mon papa se sont dirigées tout de suite vers la nature, paysages, forêt. Puis le portrait, à la maison toute la famille y est passée. Puis, une grande période de creux où la photographie n’occupa plus la première place, à l’adolescence la photographie reprit ces droits, et tout naturellement, la nature est redevenue le sujet principal de ma démarche photographique. La nature, je m’y sens bien, j’aime être seul, marcher dans les bois, dans les zones humides, faire du repérage, préparer pas à pas un affût, me glisser le jour J dedans et attendre le moment magique où en quelques secondes, l’animal convoité est là (ou quelques fois pas là !!!) l’observation s’impose avant le shooting pour s’imprégner du moment et le vivre pleinement. J’ai beaucoup de plaisir à montrer mes images, par mon site, http://art-nature-passion.com mais aussi par des expositions, où je peux par le biais de la photographie, faire partager ma passion pour la nature. Expliquer ma démarche pour la protection de la nature et l’importance du respect de celle-ci.
-Comment pourrais-tu définir ton style ? Quelle technique utilises-tu ?
Photographier la nature requière plusieurs qualités incontournables, la connaissance des milieux, une approche assez complète du comportement des animaux, de la patience, et savoir se faire le plus discret possible. Après la technique reprend ses droits, la plus efficace reste bien sûr l’affut, mais la billebaude, après repérage, avec un 200/400, un pied en carbone, une tenue de camouflage ou un affût léger est aussi très palpitante et donne quelque fois de bons résultats pour la photo animalière. Pour réussir une belle image nature, il faut que toutes les conditions soient requises, le bon sujet, la bonne lumière, une profondeur de champ adéquate et le bon objectif au bon moment ce qui n’est pas toujours le cas.
-Quelle est ta démarche artistique ?
La photo artistique dans l’image nature ou animalière est un sujet délicat, les logiciels de plus en plus performants nous permettent des retouches subtiles qui améliorent le rendu global de l’image et là c’est au photographe de se donner des limites pour un rendu soft ou au contraire d’aller dans la création d’image très travaillée en N&B ou en sépia, mais reste à savoir si nous sommes encore dans la démarche de la photo animalière ?
-Si tu devais choisir une seule image de ta photothèque, quelle serait-elle ?
C’est une photo de Grizzli en Alaska sur le SPOT de Brooks Camp dans le Parc du Kamai, la photographie est drôle avec une petite pointe d’humour, ce-qui ne semble pas être très apprécié de l’ours.
-Et pourquoi celle-ci plus qu’une autre ? Peux –tu nous raconter son histoire ?
C’est toujours le déclenchement au bon moment qui fait qu’une photo est réussie ou pas, là, il me semble qu’elle fonctionne bien.
Par-contre l ‘histoire est peu glorieuse, pour ceux qui connaissent le Spot de Brooks Camp, c’est une plateforme en bois, légèrement au-dessus de la rivière et de la chute d’eau où, nous sommes au bas mot entre vingt et trente photographes à déclencher en même temps. Mais l’œil fixé sur le boitier et le doigt sur le déclencheur on peut se croire un court instant seul devant ce colosse. Cela, malgré les conditions de shooting reste un très bon souvenir.
-As-tu un regret ? Une photo que tu n’as pas pu réaliser ?
Non rien de rien, je ne regrette rien !!! Mais je dirai plutôt les photos, que je n’ai pas pu réaliser, Le pays où j’ai eu le plus de mal à réaliser de belles images c’est le Costa Rica. Les conditions de prise de vue sont très difficiles en forêt, elles ne sont pas appelées (rainforest) pour rien !!! Les oiseaux ou autres animaux sont souvent à contre-jour dans la canopée, la lumière fait souvent défaut et l’humidité est constante. J’y retournerai avec plus de moyen et aussi plus de temps avec un bon guide, c’est aussi un gage de réussite.
– Quelle image aimerais-tu faire ?
Je rêve depuis longtemps de photographier les ours blancs dans les environs de Churchill, c’est une petite bourgade de 800 habitants. C’est un des hauts lieux de la nature, Churchill est un site étonnant, situé juste sur la limite des arbres qui marque le passage entre la forêt boréale et la toundra, sur les rives de la baie d’Hudson. Ce sera peut être chose faite en Novembre/Octobre 2012.
-Quels sont les photographes qui t’inspirent, ou desquels suis-tu assidument le travail ?
Tous les photographes animaliers, Professionnels ou amateurs, parce-que se sont tous des passionnées de nature, respectueux de l’environnement et pour certains de vrais acteurs, qui, au-delà des images qu’ils véhiculent, contribuent par leurs actions, expositions, conférences, démarches dans les écoles et les lycées à faire prendre conscience de l’urgence de mettre en place des programmes pour sauver ce qui peut encore l’être et surtout de trouver les financements pour qu’ils aboutissent. Une préférence pour Gilles Martin http://www.gilles-martin.com/ photographe professionnel et ami de longue date.
-En plus d’être un excellent photographe animalier, je sais que tu es un excellent imprimeur .Pourrais-tu nous présenter également cette activité ? Quels matériels utilises-tu et quels sont tes projets en la matière ?
Les Photographes mettent (quand ils le peuvent) plus « facilement » le prix, dans leur boitier ou leur objectif !!!, mais, quand il s’agit de mettre le prix dans un beau tirage pour une exposition ou un book !!!. C’est apparemment beaucoup plus difficile !!! Pourtant, une bonne impression est l’aboutissement d’un travail et ne doit pas être négligé. Sur la toile les propositions de développements fleurissent à des prix ahurissants. Mais pour des résultats optimaux mieux vaut choisir des Laboratoires avec des prix un peu plus sérieux. Pour mon activité, http://art-nature-passion.com je propose des impressions à la carte, la plupart des clients m’envoient des fichiers prêts à imprimer, ce qui est en réalité rarement le cas, soit leur écran est « mal » ou pas calibré ou en analysant leur fichier (surtout si il est en RAW),ce que je préconise, je vois que je peux récupérer dans les blancs comme dans les noirs de la matière et améliorer la lisibilité de l’image. Les corrections sont toujours soft pour ne pas dénaturer le travail du photographe, mais plutôt l’accompagner dans sa démarche photographique. Quand cela est possible le photographe peut assister à la retouche et au tirage de son image. Je travaille avec un écran EIZO et une imprimante Epson professionnelle, Je calibre la chaine graphique avec la sonde Eye One Match 3 pour l’écran et les profiles papier ICC.
-L’été dernier tu as exposé à La Gacilly avec des images prises durant ton Voyage au Costa Rica.
En 2011 j’ai participé à plusieurs expositions, La Gacilly avec le collectif d’Image Sans Frontière (ISF) http://www.image-sans-frontiere.com/ et aussi au MIPE (Mois International de la Photographie Eclectique) de Dol de Bretagne http://mipe2011.blogspirit.com/ et 2 expositions à Villennes sur Seine.
-Quels projets de voyage as-tu prévu cette année ?
J’étais en Thaïlande et au Laos en Janvier et février 2012 et je repars au mois de Mai / Juin à Yellowstone en espérant photographier quelques loups et ours noirs et tout ce qui voudra bien « passer » devant mon objectif, sans oublier les paysages de cet endroit magnifique. Et pour finir, le projet des ours blancs à Churchill pour la fin de l’année.
-Que vas-tu y chercher ?
L’image, que personne n’a encore faite !!! Le coup de BOL !!! La chance d’être là au bon moment et de saisir l’instant décisif qui fera de cette photo un cliché exceptionnel, celui, dont tout photographe rêve de faire.
– Parts-tu seul ou en groupe d’autres photographes ?
En règle générale, je pars avec un ou une amie photographe, rarement plus, il est important d’avoir la même passion et les mêmes objectifs. Pour réaliser de bonnes images, il faut une préparation rigoureuse, et quand cela est possible de s’entourer pour certain pays de guide local ayant, non seulement une connaissance de la faune et du milieu, mais aussi habitué à accompagner des photographes.
-Un avis sur le futur du métier de photographe?
C’est vraiment l’impasse pour la plupart des photographes, toutes catégories confondues.Le Logo " Gratuit , Non Merci" résume bien une partie des difficultés des photographes professionnels (les) .
– Où pourrons-nous voir prochainement tes images cette année ?
La prochaine exposition à lieux du 16 au 18 mars 2012 au 6e Salon de la Photographie Animalière du Val de Saône, à Saint jean de Losne http://photosanimalieresduvaldesaone.blogspot.com/
Le mot de la fin, ou quelque chose à ajouter ?
La photographie est pour moi, un véritable outil, pour montrer, échanger, partager, entamer des discussions en particulier avec les scolaires lors d’expositions, un vrai dialogue s’installe avec les enfants. Ils sont très réceptifs à tout ce qui touche à la nature. Lors d’une exposition sur les Îles Galápagos à l’Espace Maurice Béjart à Verneuil sur Seine, j’ai écouté les commentaires que faisait un enfant de CM2 à ses parents le dimanche après- midi !!! C’était saisissant, il avait bien assimilé mes commentaires du vendredi, le message était bien passé et c’est cela qui est important.
site web: http://art-nature-passion.com
mail: contact.anp78@sfr.fr