Ecriture et Image

Les livres juridiques de Joelle VERBRUGGE chez 20Bis Edition

Danseuses. Photographies de C.Simon.  Photo Galerie Maeght, Paris
Danseuses. Photographies de C.Simon.
Photo Galerie Maeght, Paris

Je vous invite, aujourd’hui, à faire connaissance de l’œuvre photographique de Claude SIMON.

Oui, vous avez bien lu, il s’agit bien de l’écrivain, prix Nobel de Littérature, mais véritablement habité par la passion de la photographie.

La photographie, chez Claude Simon, est un engagement, une réaction.  René Piniès, le directeur du Centre Joë Bousquet  et son Temps à Carcassonne, n’hésite pas à affirmer que même si l’on n’a pas lu Claude Simon, découvrir ses photographies, c’est une façon de pénétrer dans son œuvre.

Effectivement on reconnait dans ces images, l’écriture simonienne, sa postérité, sa relation à la peinture, aux arts plastiques et à la musique.

« La photographie peut saisir et garder une trace de ce qui n’avait encore jamais été et ne sera plus jamais »

Les images de Claude Simon sont en noir et blanc. Je citerai volontiers une phrase de Moravia qui justifiait sa préférence pour le noir et blanc : « nous vivons dans un monde de couleurs mais le noir et blanc est plus réaliste ». Parcourez cette exposition et vous comprendrez le sens de cette phrase que je fais bien volontiers mienne.

Photographe humaniste, je pense à ses images sur les danseuses, les gitans, le tramway. Les 64 tirages photographiques de Claude  Simon nous en font redécouvrir le sens par son côté narratif.

On retrouve la traque du « moment décisif » cher à Henri Cartier-Bresson. Il s’éloigne en cela du témoignage du photojournalisme et conduit à la narration par ce qu’elle est proche des mécanismes de l’écriture.

Ecriture et Image qui s’illustrent par la clarté de ses refus et, tout d’abord, de ceux qui alourdissent les images. Elles occupent  la place, non de l’artiste, mais du miroir.

Dans des moments d’intimité, il trouve des moments d’éternité dans la fragilité de l’instant.

Au moment de clore cet article, je m’aperçois combien il est difficile de porter une analyse critique d’un auteur dont on aime les images.

L’œuvre de Claude Simon fait halte à Carcassonne. Une occasion de redécouvrir la vie quotidienne comme témoin d’une histoire ; il nous fait voyager dans le temps et nous invite à feuilleter le carnet de bord d’un journal intime.

Il est des images qui ne peuvent qu’être déjà vues. Dès lors qu’être, sinon le lent travail du temps ?

Une exposition enrichie de lettres que Claude Simon à échangées avec d’autres écrivains et de quelques-unes de ses peintures.

Maison des Mémoires – Maison Joë Bousquet – 53, rue de Verdun  à Carcassonne –  Entrée Libre

(Jusqu’au 8 mars 2014)

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