Brussel ma belle par Catherine Minala
Catherine Minala exposera à Bruxelles, à l’espace Verhaeren dès le 22 janvier.Elle a très aimablement accepté de répondre à quelques questions relatives à son exposition mais aussi à son travail et sa vision de la photographie.
Catherine est passionnée par les sujets humains, que ce soit dans un cadre urbain ou plus naturel et nous en offre des instantanés tendres, amusants ou étonnants .
D’origine française et résidant à Bruxelles, elle porte, comme elle le dit elle-même, un regard d’observatrice privilégiée sur cette ville : “Bruxelles possède bien d’autres facettes empreintes de réalités économiques ou sociologiques. Comme toutes les villes, elle est lieu de misère, de sordide, d’échec ou de réussite. Le fort d’un propos étant sa concision, ma vision se focalise sur Bruxelles bienveillante et enjouée, Bruxelles apparente dans sa profondeur, celle qui touche le cœur, Bruxelles en habit du dimanche, Bruxelles qui brusselle. » ( Catherine Minala, dossier de presse) .
Venez découvrir dès le 22 janvier ces impressions soignées, sur un papier de grande qualité . ( qui ont été réalisées par Darqroom sous l’œil attentif de Catherine . )
© Michel Chansiaux
• Bonjour Catherine, peux-tu nous présenter l’exposition que tu t’apprêtes à proposer ?
– L’exposition aura lieu à l’espace Verhaeren. Et comme toujours là-bas, nous serons deux exposants. J’exposerai donc en compagnie de l’artiste polonais Maciej Burgielski .
Les deux expositions traitent de Bruxelles mais ce sont deux expositions séparées et bien différentes : on n’a pas travaillé ensemble . Maciej présente tout autre chose : des photos couleurs et des montages .
• Peut-on aborder ton travail photographique ? Tu as une forte empathie pour les sujets humains et le noir et blanc.
– Oui, c’est sûr : dans mon travail, les sujets humainss sont centraux de toutes façons. Que je travaille en milieu urbain ou non, mon travail est majoritairement centré sur l’humain .
Soit je prends des photos en milieu urbain et alors là, généralement, il est présent sur la photo, soit je prends des photos de paysage ( par exemple lorsque je suis en Bretagne au bord de la mer ) et très souvent alors, il y a des traces de son passage sur la photo .
• Peux-tu nous parler du choix que tu fais de travailler si souvent en noir et blanc ?
– Je ne conserve la couleur que lorsque les couleurs sont esthétiques et harmonieuses (ce qui est rarement le cas, par exemple, en milieu urbain ) ou qu’elles apportent quelque chose à la photo, ce qui est rarement le cas. Et dans mon travail je post-traite mes images mais très peu .
Si j’effectue une photo couleur, c’est qu’alors réellement les couleurs étaient telles qu’elles apparaissent sur l’image .
• Le noir et blanc n’est-il pas plus exigeant en matière de composition, de perspective, etc… ?
– Oui tout à fait. Mais cela permet aussi de centrer l’attention sur un sujet, c’est-à-dire d’aller à l’essentiel dans une photo .
Donc, effectivement, au niveau de la composition, au moment ou je prends la photo j’ai plutôt tendance à l’imaginer en noir et blanc et à voir les lignes qui la composent, l’aspect géométrique ou bien les contrastes. Et je me mets déjà à raisonner en noir, en blanc et en gris .
© Catherine Minala • http://www.catherineminala.com
• Catherine, peux-tu nous en dire plus sur le matériel que tu utilises ?
– Je travaille avec un Canon 5Dmark ll . Un boîtier numérique. Je ne travaille plus du tout en argentique
• Et cela ne te manque-t-il pas ?
– Non, pour le moment non. Mais à mon avis, un jour ou l’autre, je reviendrai à l’argentique. Parce que pour progresser, cela sera nécessaire. Ou bien, pour faire des photos différentes etc… mais je n’en suis pas encore là. Je n’en éprouve pas encore le besoin.
• Mais tu as travaillé longtemps en argentique ?
– Oui, depuis mon adolescence. Avec l’appareil de mon père : mon père faisait de la photo. C’est d’ailleurs de là que provient mon goût pour la photo.
• Et j’imagine qu’il t’as appris beaucoup de choses ?
– Eh non, pas du tout. Mais je l’ai toujours vu en faire et c’est de là que provient ma passion.
• Tu as du apprendre par toi-même alors ?
– Oui : à son décès, ma mere m’a demandé si je voulais conserver un objet en souvenir de mon père et j’ai voulu garder son appareil photo . J’ai pris la relève en réalité .
• C’est une histoire forte !
• Peut-on terminer en parlant de ton livre ?
– Alors, le livre c’est d’abord l’histoire d’une rencontre . Lors des pique-niques qui ont eu lieu cet hiver à Bruxelles, je suis allée à la Bourse faire des photos. J’y ai vu une dame qui était installée avec son panier de pique-nique au pied d’une grande statue de lion pour attendre des amis . Elle ne se rendait pas compte que le lion était juste derrière elle, la gueule grande ouverte. On avait vraiment l’impression qu’il allait la croquer. Donc, évidemment, j’ai fait des photos.
Après ma série de photos, je suis allée la trouver en lui disant : “Voilà, j’ai fait des photos de vous et voici ma carte envoyez-moi un mail, je vous enverrai les photos”.
Ce qui fut fait . Après avoir consulté mon site, elle m’a demandé si je n’avais pas envie de faire un livre . En réalité, elle est éditrice et relieuse d’art. C’est une Grecque qui a vécu longtemps en Allemagne puis s’est mariée à un Flamand. Elle habite à Deurne ou elle a créé une petite maison d’édition ( Les Editions Kapa ) et un atelier ( l’Atelier Luka ) .
• Donc ce livre va être un bel objet
– Oui c’est un « livre-objet ». Cette dame est d’une créativité extraordinaire. Le livre sera tiré en 20 exemplaires signés et numérotés. Il y aura cinq photos dans le livre, accompagnées de textes de Michel donc d’André Perchet, mon complice en écriture .
Infos pratiques :
Brussel ma belle par Catherine Minala
• vernissage : le 22 janvier à partir de 18h00
• dates : du 22 janvier au 24 février 2013
• horaire d’ouverture : ( à partir du 23 janvier et jusqu’au 24 février ): du mercredi au samedi de 14h à 18h et le dimanche de 10h à 13h.
• lieu : rue Gratès 7 1170 Bruxelles
• à retenir : présence de l’artiste au vernissage ainsi que tous les week-ends exceptés les 16-17 février .
Retrouvez également le travail de Catherine sur internet :
• Le site internet de Catherine Minala http://www.catherineminala.com
• Catherine est l’initiatrice du groupe Flickr , « Les Chouchoux de Bruxelles » , n’hésitez pas à y participer : http://www.flickr.com/groups/1580001@N23/